Le biais, la bière et le recrutement

Il y a peu de temps, un formateur en recrutement m'a raconté une anecdote inspirante. Dans une université américaine, un professeur a voulu démontrer à ses élèves à quel point nos attentes et nos pré-conceptions influencent notre perception.

Il a invité l'ensemble de sa classe dans un bar et a présenté deux bières. Leur récompense serait de se faire offrir une pinte de celle qu'ils avaient préférée.

Une pinte de bière offerte ? Le professeur a vite trouvé de nombreux volontaires chez ses étudiants.

Ce que ces derniers ne savaient pas, c'est qu'il s'agissait de deux bières de la même marque connue.

EN REVANCHE, l'une d'elles avait été modifiée : le professeur avait ajouté une pointe de vinaigre balsamique dedans.

Dit comme ça, ça n'a pas l'air super bon. Mais au final, cela n'est pas si mauvais.

Le prof a donc fait l'expérience avec un premier groupe d'élèves sans leur parler de cette différence.

Résultat : une majorité choisissait la pinte au vinaigre pour se faire offrir une nouvelle pinte, et cela même après que le professeur leur eut révélé ce qu'elle contenait. Du moment que c'était après y avoir goûté.

Dans la deuxième expérience, et c'est là que c'est amusant, le professeur a décidé d'annoncer AVANT qu'une des bières contenait une dose de vinaigre balsamique.

D'après vous, que s'est-il passé ?

La majorité des élèves ont décidé d'avance qu'ils n'aimaient pas cette bière. Ils l'ont goûtée en grimaçant, la trouvant mauvaise… et ont demandé à se faire offrir l’autre pinte nature.

Cette expérience toute simple (et classique si vous êtes parents de jeunes enfants) montre bien la puissance de nos "a priori".

Si on part du principe qu’un truc est mauvais, on va le trouver mauvais. De même, si on part du principe qu’il est bon, on va le trouver bon.

L’importance de la première impression.

Vous qui me lisez, que vous soyez recruteur ou candidat, prenez bien en compte cette notion de première impression qui conditionne la suite.

Candidats :

On va enfoncer des portes ouvertes et se répéter. Que ce soit votre CV, ou lors d’un échange téléphonique ou lors de l’entretien : soignez vos premiers échanges.

Ils vont conditionner la représentation qu’on se fait de vous. Il va être difficile ensuite de s’en affranchir, surtout à compétences égales.

Et au-delà, votre intégration dans votre nouveau poste sera, elle aussi, facilité par cette première impression positive.

Responsables de recrutement :

À l’inverse, prenez en compte que la première impression n’est pas forcément la bonne.

Oui : votre instinct, votre expérience sont fiables, mais rappelez-vous que les découvertes culinaires existent. Parfois, on est persuadé de ne pas aimer avant d'avoir goûté. C'est pareil pour les candidats.

Notre réalité est souvent façonnée par nos croyances et nos attentes. Il est essentiel de remettre en question nos perceptions et de reconnaître à quel point elles peuvent être influencées par des facteurs extérieurs.

On peut être amené à opérer des recrutements pour son entreprise, alors que ce n'est pas votre spécialité. Et sans compétences, cela peut se révéler compliqué, voire inefficace. Je ne saurais trop vous conseiller de vous former sur le sujet.

Work&You Formation propose d'excellents modules afin de faire de vous le meilleur recruteur.